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Froid, hiver et anticyclone

Nous sommes vendredi 14 janvier 2022. Il est 19h.

La France a froid. Toute la France. Il ne fait pas très froid, mais quand même autour de zéro presque partout. 

Chacun allume son radiateur, souvent électrique. 

Le réseau fournit sans sourciller toute la puissance électrique nécessaire : 83.000 MW aujourd'hui à 19h.

Heureusement, la France a eu la sagesse de se doter d'un grand nombre d'éoliennes. Certes elles détruisent le paysage, mais grâce à elles on peut se débarasser des sources polluantes et de l'énergie nucléaire : il n'y a pour l'instant que 17.000 MW d'éoliennes installées, ce n'est pas encore énorme, mais quand même 20% de la consommation d'aujourd'hui. C'est un début. Heureusement on plante des éoliennes à tour de bras. Ce n'est pas beau, ça mécontente tout le monde, ça nous coûte une fortune, mais c'est pour notre bien.

On peut d'ailleurs vérifier sur les documents de RTE la part de chaque type d'énergie dans ces 83.000 MW, pour vérifier que notre investissement dans les renouvelables a permis de réduire nos émissions carbone.

Et voici ce qu'on trouve à la date d'aujourd'hui sur le site de RTE ; et là.... mais où est donc l'éolien... ?

C'est le trait bleu ciel en bas, très fin.... le tableaau dessus donne la puissance éolienne fournie au réseau. 

Là, surprise, cette puissance est de .... 780MW !

C'est tout ? avec 17.000 MW installés, on ne produit que 780MW ? Les éoliennes fonctionnent à 4% de leur capacité alors qu'il fait si froid  ?

 

Eh oui, c'est là que se trouve la supercherie. Les promoteurs de l'éolien se gargarisent de la puissance installée en oubliant de dire que la production peut être quasiment nulle si la météo n'est pas favorable. 

Explication : en hiver, on a régulièrement un anticyclone, qui provoque le temps que nous observons aujourdhui : ciel clair, brouillards matinaux, alerte à la pollution et...froid glacial. Mais aussi absence totale de vent.

Les éoliennes sont donc incapables de fournir de l'électricité justement au moment où on en a le plus besoin.

Il faut donc faire appel à tous les autres moyens de production disponibles : solaire (mais en hiver, c'est minime) nucléaire (sauf si on le supprime) et... ? 
Et donc si on n'a ni nucléaire, ni solaire, ni éolien , il reste gaz, fuel et charbon. Et tout le CO2 qui va avec. 

C'est d'ailleurs le choix qui a été fait par les grands tenants de l'éolien, comme l'Allemagne par exemple. Sur la carte de l'europe ci dessous, les pays sont coloriés en fonction de l'intensité carbone de leur électricité : vert = peu de CO2 ; marron = beaucoup de CO2. Le panneau à gauche donne le mix énergétique de l'Allemagne, en puissance installée, et en puissance produite. Les énergies renouvelables y sont maximales, la puissance installée de l'éolien et du solaire sont très largment prépondérents, puisqu'ils ont eu la "sagesse" de se débarasser du nucléaire.

La réalité est beaucoup moins reluisante. Chez eux comme chez nous, il fait froid, nuit et il n'y a pas de vent. Ce sont donc les centrales au charbon et au gaz qui produisent presque 60% de la puissance électrique consommée aujourd'hui à 19h. et sans surprise une intensité carbone de 456g de CO2 par kWh (contre 111g pour la France, le même jour à la même heure, alors que "la France est très en retard pour les renouvelables").

Conclusion : chaque fois qu'on installe une éolienne, il faut s'assurer qu'il y aura un moyen "traditionnel" de production capable de fournir l'électricité que l'éolienne ne produira pas, faute de vent. Ou en d'autres termes, il faut que le réseau puisse continuer à fonctionner sans éoliennes.

Mais, me direz vous, dans ce cas, à quoi cela sert-il d'installer les éoliennes A rien. Ou plutôt si, à enrichir les promoteurs de l'éolien.